École de Pont-Menou | Commune de Plouégat-Guérand |
Plouégat-Guérand est une commune située dans le Nord-Finistère, dans le Trégor. Elle est limitrophe aux Côtes-d’Armor.
Sa superficie est de 17,3 km² et sa population en 1911 est de 1 631 habitants.
Pont-Menou est l’un des hameaux situé au nord de la commune.
À son histoire est rattachée la présence d’une communauté protestante qui a créé une école en 1879. Le décès du pasteur Guillaume Le Coat en 1914 entraîne la fermeture de l’école.
Pour en savoir plus sur cette période, voici deux liens :
– Wikipédia, Plouégat-Guérand
et surtout :
– Les Protestants bretons, cinq siècles de protestantisme en Bretagne, par Jean-Yves Carluer
Dans cet article, vous pourrez voir la photo de l’école vers 1910.
La voici aujourd’hui, très joliment réhabilitée.
Un grand merci à ses propriétaires pour leur accueil et leur autorisation de la publier ici.
La fermeture de l’école affecte le hameau de Pont-Menou, éloigné de plus de trois kilomètres du bourg et peuplé de 164 habitants en 1921 dont 31 enfants d’âge scolaire. Le conseil municipal entreprend de nombreuses démarches pour obtenir l’ouverture d’une école publique mixte.
• 29 novembre 1925 : le conseil municipal souhaite louer les locaux de l’école et demande la création d’un poste d’institutrice. Les conditions de location sont dans la délibération : laisser l’accès au pasteur Georges Somerville deux dimanche par mois, de sept à huit heures du soir, pour des conférences.
Si ces conditions ne dérangent pas le conseil municipal, elles sont refusées par l’inspection académique.
• 16 décembre 1925 : l’inspecteur d’académie s’oppose à cette demande. En effet, « en vertu des lois du 28 mars 1882, tout enseignement, tout acte religieux, toute cérémonie cultuelle sont interdits dans les locaux de l’école publique, que celle-ci appartienne à la commune ou à des particuliers ».
• 19 décembre 1925 : cet avis défavorable est transmis au sous-préfet de Morlaix par le préfet...
• 29 mars 1926 : le sous-préfet relance le dossier auprès du préfet et lui apporte son soutien :
Je n’ai pas perdu de vue la lettre du 19 décembre 1925, mais après les opérations de la révision à Lanmeur, M. le maire de Plouégat-Guérand vous avait parlé de cette affaire. Vous lui aviez promis de voir, avec M. l’inspecteur d’académie, s’il ne pouvait pas, malgré la condition insérée au futur contrat de location, mettre un avis favorable.
J’en serais heureux.
• 14 avril 1926 : nouveau refus de l’inspecteur d’académie.
• 12 septembre 1926 : le conseil municipal indique que M. Somerville renonce à tenir ses deux conférences mensuelles dans la salle de classe. Il se réserve seulement un appartement au dessus de la classe et ne communiquant pas avec le reste des locaux.
• 24 février 1927 : la procédure de location reprend : le maire transmet au sous-préfet le bail de location de la maison et la délibération du conseil municipal l’approuvant.
• 7 mars 1927 : l’inspecteur d’académie approuve le bail.
Le bail décrit la maison en 1927 :
1 – une salle de classe avec son matériel, composé de 3 grands tableaux noirs, 20 tableaux d’histoire naturelle, 2 cartes de France, une carte d’Europe, 1 boulier, 1 globe, 1 tableau de système métrique, 1 thermomètre, 6 bancs d’écolier, 12 encriers en porcelaine, 1 bureau avec table et plateforme, 8 bois tableaux de lecture, une Déclaration des droits de l’homme ;
2 – le logement de l’institutrice : 4 pièces, ainsi que la crèche et les waterclosets qui en dépendent ;
3 – le jardin situé derrière la maison.
M. Somerville se réserve le grenier au-dessus de l’école et le passage par le jardin, à son gré, pour fréquenter cette pièce, ainsi que l’usage de la cloche pour annoncer ses conférences.
En 1953, il est décidé de construire une nouvelle école. Le nouveau bâtiment est localisé non loin de là.
Fermé en tant qu’école le 2 septembre 1986 [1], le bâtiment a conservé un usage pédagogique, tout d’abord en 1989 pour l’ULAMIR (Union Locale d’Animation en Milieu Rural) qui accueille des classes de découvertes.
En avril 2021, l’école est transformée en centre de loisirs intercommunal.
Elle est appelée « la Base du Douron ».
[1] L’Annuaire de l’éducation, liste des établissements fermés.