École de Kerafloc’h | Commune de Guipavas |
En juin 1884, le ministère de l’Instruction publique diligente auprès des instituteurs une enquête [1] sur la situation matérielle des écoles primaires. On y trouve de nombreux renseignements tels que le nombre d’instituteurs et d’élèves, le système de chauffage, les lieux d’aisances, les cours et préaux...
De plus, l’instituteur est prié de fournir un plan des locaux.
L’école est située dans une maison louée. Il n’y a qu’une seule classe pouvant accueillir 68 élèves. Au 5 avril 1884, ils sont 51 inscrits. L’aération et l’éclairage sont insuffisants. Il y a un chauffage au bois, une fontaine et deux « lieux d’aisances ». Mais il n’y a ni cour, ni préau, ni vestiaire, ni bibliothèque. Les bancs et tables sont en nombres suffisants.
Voici le commentaire de l’institutrice Marie Juséo sur l’état du local :
La classe est très insalubre : lorsqu’il pleut, elle est inondée. Et lorsqu’il fait chaud, on peut à peine respirer, le toit étant beaucoup trop bas.
Le Relevé Général des Constructions Scolaires, établi pour la période de 1878 à 1885, indique le coût de l’école et les subventions accordées.
Décision du | 31/07/1883 | |
Montant du projet | 109 684,99 F | |
Financement | ||
par la commune (Caisse des écoles) | 31 000,00 F | |
par la commune (autres ressources) | 0,00 F | |
par le département | 1 279,00 F | |
subventions de l’État | 68 500,00 F | |
Coût réel | 100 779,00 F | |
Ces montants cumulent les sommes investies dans les trois écoles de hameaux de la commune de Guipavas : Coataudon, Kerafloc’h et Le Relecq [2]. Sur plusieurs documents de la série 1 T 45, on note que sur la subvention d’État dédiée au programme des 50 écoles de hameaux, 34 860 francs ont été attribués pour Coataudon et Kerafloc’h.
À cette époque, Le Relecq est un hameau de la commune de Guipavas. Une école y existe depuis de nombreuses années et ne fait financièrement pas partie du projet de constructions de 1882.
Le Relevé général des constructions scolaires prenant également en compte les dépenses sur des bâtiments existants, les sommes engagées sur Guipavas pour ces trois écoles se sont trouvées ainsi globalisées.
En 1888, on dénombre sur les trois groupes scolaires huit instituteurs : deux à Coataudon, deux à Kerafloc’h et quatre au Relecq.
en 1886 | en mai 1888 | |
Nombre de classes | 8 | 8 |
Nombre de places | ? | 312 |
Nombre d’élèves | ? | 707 |
Le nombre de classes et de places est à répartir entre les trois écoles de hameaux (Coataudon, Kerafloc’h et Le Relecq [1]). |
Marie Yvonne Juséo est née le 13 août 1865 à Ploudiry. Elle obtient son Certificat d’Aptitude Pédagogique le 9 mars 1882. Le 3 octobre 1883, à 18 ans, elle est nommée institutrice publique adjointe à l’école de Kermeur Kerafloc’h, dans les locaux dédiés dans l’attente des bâtiments définitifs. La précision d’adjoint laisse entendre qu’un autre instituteur est déjà en poste à Kerafloc’h, mais nous n’avons pas trouvé pour l’instant son identité. Le 25 août 1885, Mlle Juséo est nommée à Locmélar. Elle est remplacée par Mlle Cap. Rentrée 1886, l’avis de nomination d’un nouvel instituteur précise « école nouvelle » : les locaux de l’école de hameau sont donc ouverts.
Les instituteurs qui inaugurent la nouvelle école sont :
• Françoise Marie Émilie Cap née le 1er février 1847 à Brest. Elle enseigne à Loc-Éguiner-Ploudiry et le 25 août 1885, à 38 ans, elle est nommée institutrice publique à l’école de Kerafloc’h. Le 10 janvier 1891, elle est nommée à l’école de hameau de Pont-Callec à Plougastel-Daoulas.
• François Marie Le Verge né le 12 septembre 1857 à Plouider. Il enseigne à Lambézellec et le 26 août 1886, à 29 ans, il est nommé instituteur public à l’école de Kerafloc’h. Il y reste jusqu’à la retraite.
L’école actuelle se trouve dans les bâtiments construits en 1885. À la rentrée 2018/2019, elle accueille 102 élèves [3].
[1] Archives nationales, F/17/*/2848. Ministère de l’Instruction publique. Enquête sur la situation des écoles primaires en 1884 : statistiques fournies par les instituteurs et institutrices.
[2] Gallica.bnf.fr / BnF, JO du 8 avril 1896, Le Relecq-Kerhuon est une commune à part entière depuis le 30 mars 1896.