retour à Roc'h-Gad

La Bretagne est une région d’habitat dispersé. Jusqu’au milieu du XXe siècle, les populations de la campagne étaient extrêmement nombreuses, contrairement aux bourgs.
Pour répondre aux besoins de scolarisation, la solution a été de bâtir des écoles en dehors des bourgs : les « écoles de hameaux ».
Leur implantation devait respecter les règles suivantes :
 une distance du chef-lieu d’au moins trois kilomètres ;
 un effectif d’au moins vingt enfants d’âge scolaire.
 
Nous estimons qu’il y a eu près de 130 écoles de hameaux dans le Finistère, construites principalement de 1876 à 1886, parfois 15 ans plus tôt, ceci jusqu’aux années 1930.
Pour l’instant, nous ne sommes pas plus précis sur ce dénombrement car nos recherches sont toujours en cours.

Dernière école mise en ligne :
5 mars 2024
Moulin-du-Duc
Projet non abouti

 

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Nos principales sources :

• La série 1 T des Archives départementales étudie les questions scolaires du point de vue de l’Inspection académique ;
• La série 2 O des Archives départementales les étudie sous l’angle des communes ;
• La série F 17 des Archives nationales regroupe les résultats d’une enquête nationale réalisée en 1884 auprès des acteurs du terrain (instituteurs et institutrices).
 

Notre étude de 2018 à 2022 :

1. En 2018 nous avons étudié à travers la série 1 T les deux programmes de construction d’envergure de 1882 à 1886 (Plan Grévy) qui sont à l’origine de 67 écoles publiques bâties dans les campagnes du Finistère, soit environ la moitié des réalisations.
 

Voici sous format Calaméo notre article publié dans la revue Le Lien du Centre Généalogique du Finistère (n° 151 - septembre 2019) :
« Les écoles de hameaux ; deux programmes de construction d’envergure à la fin du XIXe dans le Finistère »

 

Ces deux programmes de construction recouvraient deux réalités :
 l’arrondissement de Quimperlé avait été choisi par le ministère de l’Instruction en 1878 comme zone test pour le lancement d’un projet de création de 18 écoles de hameaux : le coût total de ces écoles était à la charge de l’État.

Archives départementales du Finistère, 1 T 109.

En 1884 la totalité des 18 écoles est achevée.

CommuneÉcole de hameau
Bannalec Église-Blanche
Bannalec Saint-Cado
Bannalec Saint-Jacques
Clohars-Carnoët Doëlan
Clohars-Carnoët Saint-Maudet
Kernevel Le Moustoir
CommuneÉcole de hameau
Melgven Cadol
Moëlan Brigneau
Moëlan Saint-Pierre
Moëlan Saint-Thamec
Querrien Belle-Fontaine
Querrien La Clarté
CommuneÉcole de hameau
Riec Lothan
Riec Loyan
Riec Saint-Gilles
Scaër Plascaër / Coadigou
Scaër Saint-Adrien / Keranguen
Scaër Saint-Paul / Quérou

 
 les quatre autres arrondissements ont bénéficié d’une subvention de l’État de 900 000 F allouée le 14 mars 1882 pour 50 écoles de hameaux.
Il convient de noter que seulement 49 écoles ont été bâties au lieu des 50.
 

CommuneÉcole de hameau
Bénodet Perguet
Beuzec-Conq La Boixière
Crozon Le Fret / Saint-Fiacre
Crozon Saint-Laurent
Ergué-Armel Menez-Bily
Ergué-Gabéric Lestonan
Fouesnant Quinquis
Guipavas Coataudon
Guipavas Kerafloc’h
Hanvec Pen-Ar-Hoat
Kerlouan Saint-Égarec
Lambézellec Penfeld
Landévennec Kerdilès
Lopérec Kervès
Loqueffret Brennilis / Bourg
Meilars Confort
Penmarc’h Kerity
CommuneÉcole de hameau
Penmarc’h Saint-Guénolé
Pleyben Killiégou
Pleyben Pont-Coblant
Pleyben Pont-Keryau
Plobannalec Lesconil
Plonéis Gourlizon / Bourg
Plonéour-Lanvern Creac’h-Ru / Stang-Ar-Bacol
Plouarzel Trézien
Ploudalmézeau Portsall
Plougasnou Kerénot
Plougasnou Mesgouez
Plougastel-Daoulas Pont-Callec
Plougastel-Daoulas Saint-Adrien
Plougastel-Daoulas Sainte-Christine
Plougonvelin Saint-Mathieu
Plougonven Kermeur
CommuneÉcole de hameau
Plougonven Saint-Eutrope
Plouigneau Lanleya
Plouigneau Saint-Éloi
Ploumoguer Lamber
Plounéour-Trez Brignogan / Bourg
Plounéventer Saint-Derrien / Bourg
Plourin Quélern
Plouvien Le Tariec
Porspoder Melon
Saint-Évarzec Menez-Bras / Le Dréau
Saint-Hernin Hellan / Bellevue
Saint-Jean-Trolimon Kerbascol
Saint-Ségal Pont-de-Buis / Bourg
Sizun Saint-Cadou
Taulé Penzé
Treffiagat Léchiagat

 

De janvier à août 2019 nous avons sillonné le département afin de retrouver ces anciens bâtiments :
• une dizaine d’entre eux n’existe plus ou est en ruine ;
• près de la moitié a actuellement une autre destination : salles municipales, maisons particulières ou ateliers ;
• moins d’une vingtaine est toujours bâtiment scolaire.
Nous avons rencontré plusieurs propriétaires actuels qui nous ont renseigné au mieux sur leur bâtisse et nous ont autorisés à en publier ici une photo. Nous les remercions tous pour leur accueil.
Nous découvrons encore des sites internet d’associations ou de particuliers qui apportent des informations sur ces écoles de hameaux.
Voici les liens vers celles-ci. Merci pour leurs informations !
Association pour la Sauvegarde et la Valorisation du Patrimoine Normalien du Finistère
Famille Goubin-Poulat
Fouesnant Les Ormeaux
Mémoires et photos de Moëlan
 

2. En 2022 l’accès à des archives, difficiles pour nous à consulter en 2018, nous offre un nouveau périmètre de recherche sur les écoles de hameaux.
• Tout d’abord, la série F 17 des Archives nationales donne accès à une enquête nationale réalisée en 1884 sur la situation des écoles primaires. Les statistiques sont fournies par les instituteurs et les institutrices en poste.
Cette enquête réalisée en juin 1884 est une « photographie » des effectifs à la date du 5 avril 1884 (notons que l’ouverture de certaines écoles a pu avoir lieu entre ces deux dates, ce qui explique les effectifs parfois à zéro !)
Elle est particulièrement intéressante par ses informations sur les effectifs enseignants et scolaires, sur les conditions matérielles de l’enseignement : bâtiments, équipements, pensionnats… Elle indique également les cours pour adultes, le statut des enseignants (religieux ou non).
Un grand « plus » : au questionnaire devait être joint le plan des écoles, que l’on découvre ainsi en fonctionnement par rapport aux plans de construction.
Autre apport important : ce questionnaire est également riche en informations sur l’état d’esprit, le moral des enseignants, tant par les commentaires sur leur vécu que par le laconisme désabusé de certains…
 

Parmi toutes ces écoles primaires, nous avons sélectionné les écoles de hameaux et nous sommes essayés à une comparaison entre écoles communales du bourg et celles des hameaux. À ce stade de notre étude, la situation n’est pas complètement défavorable à ces dernières.
Côté positif : on note souvent une meilleure aération et clarté dans les écoles de hameaux, un meilleur chauffage aussi, ce qui est normal car la plupart sont neuves en 1884, alors que celles des bourgs sont plus anciennes.
Côté négatif : les dotations en matériels d’enseignement sont toujours faites prioritairement aux écoles du bourg, …principalement aux écoles de garçons !
Points souvent communs : problèmes signalés de toilettes insuffisantes, de cour exigüe ou inexistante, de manque de préaux.
En juin 1884, l’enquête nous donne 52 écoles de hameaux :
 29 écoles mixtes
 10 écoles de filles
 13 écoles de garçons.
 

• La consultation de la série O des Archives départementales permet d’étudier commune par commune l’historique des écoles de hameaux.
On apprend ainsi les effectifs de population, parfois le recensement nominatif des enfants d’âge scolaire et bien entendu les conditions matérielles de l’enseignement dans la commune. Souvent, à l’origine, l’école est installée dans une maison louée à un particulier, avec les difficultés à adapter les locaux à cet usage.
 

Le besoin de construire une école vient en général des autorités académiques. Ceci a souvent généré des débats tumultueux au sein des communes, ce poste de dépenses étant souvent estimé trop élevé et pas si nécessaire par les municipalités.
Ce même type de débat a lieu lorsqu’il s’agit de construire des écoles de filles, que ce soit au bourg ou dans les hameaux. Lorsque les effectifs l’exigent, une seconde école est en effet bâtie pour répondre à l’obligation de séparer filles et garçons. Et, en général, les bâtiments neufs deviennent l’école des garçons et les anciens sont dévolus à l’école des filles…
 

Au-delà de ces discussions, la série O apporte généralement les indications suivantes :
 l’indication cadastrale de la localisation,
 les plans et leurs évolutions,
 les documents relatifs à la construction et aux travaux successifs.

Article mis en ligne le 20 juin 2016, dernière modification le 5 mars 2024.